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islam laïque

8 janvier 2007

Antisémitisme de Hassan Iquioussen (2004)

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Antisémitisme de Hassan Iquioussen


Dans sa conférence «La Palestine, histoire d'une injustice», le prédicateur compare le Hamas à Jean Moulin

«Les Juifs ne cesseront de comploter contre l'islam»
C. G.
Le Figaro - 28 octobre 2004

HI_12Sous le titre La Palestine, histoire d'une injustice, une conférence en français du prédicateur Hassan Iquioussen, enregistrée il y a dix-huit mois, est une véritable charge antisémite. Vendue dans des librairies musulmanes et via Internet sous forme de cassette, cette causerie dresse un portrait haineux et nauséabond des Juifs : «ingrats», «avares», des gens qui vivent «entre eux, dans des ghettos car ils ne veulent pas se mélanger aux autres qu'ils considèrent comme des esclaves». S'ensuit une litanie d'accusations, liées à des épisodes du Coran : les Juifs «ont toujours méprisé les êtres humains» et «n'ont aucun scrupule à tuer des prophètes». Le prédicateur raconte notamment comment une juive a tenté d'empoisonner le prophète pour vérifier s'il était vraiment l'envoyé de Dieu. Mahomet survécut et pourtant, «elle ne s'est pas convertie. Voyez l'entêtement». Les Juifs «ne respectent rien», poursuit-il. Ils sont «le top de la trahison et de la félonie». Depuis ce temps, «les Juifs ne cesseront de comploter contre l'islam et les musulmans».

Les caractéristiques des Juifs expliqueraient, selon lui, l'actuelle situation de la Palestine. Félons, les sionistes auraient ainsi poussé «Hitler à faire du mal aux Juifs allemands pour les forcer à partir», affirme le conférencier. Car, «le but des Juifs c'est de faire Eretz Israël, du Nil à l'Euphrate, du sud de la Turquie jusqu'à Médine. Ils ont sorti des pièces de monnaie, des cartes du grand Israël, c'est connu, ça», insiste-t-il devant un public que l'on devine étudiant et qui ne proteste pas. Les Arabes ayant tenté de faire la paix avec Israël sont qualifiés de «traîtres». Le président égyptien Anouar el-Sadate est dénigré comme un «agent américain». Yasser Arafat et ses hommes sont présentés comme des dépravés, le chef de l'OLP discutant en secret depuis des années avec l'État hébreu. Seuls les vrais musulmans, les «martyrs», «moudjahidins» défendent, à l'entendre, les Palestiniens. Ces croyants ont créé le Hamas, qui signifie, selon Iquioussen, «ferveur, entrain, la pêche. Ces sont des gens qui vont jusqu'au bout. La branche armée travaille très bien. Elle fait du bon boulot».

Pour légitimer les attentats commis par cette organisation, le prédicateur la compare à Jean Moulin : «Un héros qui a tué des Allemands pour libérer son pays. C'est ce que font les Palestiniens. Ahmed Yacine, c'est Jean Moulin.» Et de conclure : «Israël est un État qui n'a pas lieu d'être

Interrogé, Yamin Makri, le directeur des éditions Tawhid qui diffuse la cassette, se désole : «Un auditeur nous a alertés. Exceptionnellement, nous n'avions pas vérifié le contenu de la cassette.» Ce responsable proche de Tariq Ramadan et du Collectif des musulmans de France affirme avoir donné des ordres, il y a huit mois, pour que cette cassette soit retirée de la vente. Elle est pourtant en vente.

Joint au téléphone, Hassan Iquioussen semble en revanche assumer : «Je décris des épisodes relatés dans le Coran. Vous ne voulez pas abroger le Coran ?» Il propose cependant d'en débattre en public. «Qu'on me prouve que j'ai tort et je changerai d'avis !»

 

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forums de discussion...

orthographe et syntaxe non corrigées


Forum Le Monde - 31 octobre 2004

Re: Le vrai visage de l'UOIF
[re: Giona ] Combat Répondre à à cette contribution Envoyer cette contribution par mail
31/10/2004 00:34

Le Centre Simon Wiesenthal (CSW) a remis à Dominique de Villepin, ministre de l'Intérieur, un rapport ''Le vrai visage de l'UOIF (Union des organisations islamiques de France) : Antisémitisme, apologie et financement du terrorisme et appel au Djihad''.
Il lui a demandé de ''mener une enquête qui devrait conduire au démantèlement - ainsi qu'au lancement d'une procédure de condamnation - de l'actuel groupe dirigeant de cette organisation et leur remplacement par les voix plus modérées de l'Islam français


Bonne nouvelle
[re: Giona ] Giona Répondre à à cette contribution Envoyer cette contribution par mail
29/10/2004 13:16

L'immam n'est pas français, mais marocain, et donc expulsable.

Dans un premier temps, les autorités françaises ont pensé que le jeune homme, très apprécié des jeunes musulmans, qui est né en France, était français, ce qui le rendait inexpulsable. Il s'avère en fait qu'il est marocain et a refusé la nationalité française. Dès lors, il risque l'expulsion. Mais Hassan Iquioussen aurait tenu les propos controversés il y a deux ans, et les faits seraient donc prescrits. Le ministère de Justice s'est néanmoins saisi de l'affaire à la demande du ministre de l'Intérieur.

La cassette de la conférence incriminée était commercialisée par les éditions Tawhid, proches de l'intellectuel Tariq Ramadan. Hier, elle avait disparu du catalogue de l'éditeur.



29/10/2004, 22h43
Le Sultan
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Âge: 20
Messages: 789

Re : hassan IQUESSAN s'explique ce soir LILLE devant FR3 et les musulmans

Salem alaikoum,

le probleme c'est que notre frère a reconnus ses "erreurs" et n'a pas du tout nier les accusations du Figaro...

AFP - Lille. Hassan Iquioussen, prêcheur de l'UOIF dont le ministre de l'Intérieur a condamné les propos, a déclaré : "je reconnais avoir tenu des propos déplacés, je reconnais mes torts. Je condamne mes propos déplacés . L'antisémitisme est une horreur".
"Je fais une centaine d'interventions par an. Ça m'arrive de déborder, je n'ai pas de scrupules ni de honte à reconnaître mes erreurs", a-t-il ajouté

Sachez que depuis cette dêpeche, qui est arrivé en début d'après midi, les sionistes ne le lâchent plus

Donc à present plus la peine de dire que ses phrases cités par la journaliste ont été pris de leur contexte puisque lui même avoue sa faute aux medias.
Maintenant que Hassan a reconnus les faits, le ministre de l'interieur va pouvoir entamer une procedure judiciaire qui va aboutir sans probleme:

AFP - Paris. Le ministre de l'Intérieur, Dominique de Villepin, a condamné jeudi soir "les propos inacceptables" attribués à Hassan Iquioussen, un prédicateur de l'UOIF. Il rappelle sa détermination à ce que tous les moyens légaux permettant de réprimer de tels propos puissent être mis en oeuvre", indique un communiqué, ajoutant que le dossier a été transmis au garde des Sceaux "afin qu'il examine les suites possibles".

Selon Libé, il risque l'expulsion

Dernière modification par Le Sultan le 29/10/2004 à 22

hassan_internet

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Islamisme

Iquioussen ou la culture de la haine antijuive

journal L'Humanité

Ce dirigeant de l’Union des organisations islamiques de France diffuse un discours mensonger et haineux, émaillé de grossièretés historiques. Hassan Iquioussen est un personnage inconnu des médias et du "grand public". Il est pourtant fort connu de milliers, de plusieurs dizaines de milliers de jeunes, d’hommes et de femmes. Ses conférences données à travers l’Hexagone rassemblent un public nombreux et attentif. Elles se diffusent en cassettes audio à des milliers d’exemplaires.
À moins de se rendre à l’une de ses multiples causeries, il est très difficile de découvrir son visage. L’homme est né, il y a environ trente-cinq ans, dans le Nord-Pas-de-Calais, d’un père mineur. À l’adolescence, à la recherche de son identité, il découvre l’islam, ou du moins un islam. Il en devient militant. Après un troisième cycle universitaire en histoire, il se consacre à plein temps, avec l’UOIF, à son action auprès des jeunes issus de l’immigration. Il est souvent présenté comme un "prédicateur". Le mot peut prêter à confusion. Hassan Iquioussen ne prêche pas une vérité religieuse à la manière des évangélistes américains. Il témoigne de la foi en "éclairant", à la lumière du Coran et des hadith (les commentaires attribués à Mahomet), les préoccupations suscitées par les problèmes du quotidien : les rapports parents-enfants, la fondation et la vie du couple, la vie en bon voisinage... Dans son discours, nulle érudition. Iquioussen est le double populiste de Ramadan. Le langage est plus direct, se veut "jeune", un "français des banlieues". Le propos révèle une attention soutenue à la sensibilité de l’auditoire, à ses réactions.

Avec quelques lapalissades, pas mal de simplismes, un modernisme de bon aloi qui chemine toujours vers le respect de la tradition. Hassan Iquioussen est devenu la référence de milliers de jeunes musulmans français. Dans son abondante production, qui figure à côté de celle de Tariq Ramadan au catalogue de la maison d’éditions Tawhid et qui est diffusée dans toutes les librairies islamistes, deux cassettes diffèrent de l’ordinaire : la Palestine, histoire d’une injustice et Irak, guerre et médias.

Pour "éclairer" le drame du Moyen-Orient, Iquioussen remonte à la Bible : "Il y a eu beaucoup de prophètes chez les enfants d’Israël car ils oublient souvent. Ce sont des ingrats, un peuple qui a besoin d’être rappelé à l’ordre vingt-quatre heures sur vingt-quatre." Tout y passe : Abraham, Moïse et David qui "étaient des musulmans " (des siècles et des siècles avant la révélation du Coran à Mahomet !), Nabuchodonosor et les Romains avec lesquels le conflit éclate parce que "la théorie des juifs dit qu’ils sont le Peuple élu et que Dieu a créé les êtres humains pour les servir, comme des moutons, des esclaves". Puis vient Mahomet. À Médine, une juive tente de l’empoisonner. Dieu le protège, le sauve. N’est-ce pas la preuve recherchée qu’il est bien le prophète ? Iquioussen : "La femme s’est- elle convertie ? Non. Voyez l’entêtement. Retenez ça parce que vous allez comprendre ce qui se passe aujourd’hui. Les juifs n’ont cessé, depuis ce temps, de comploter contre l’islam et les musulmans."

Au fil de la causerie viendront ainsi "le premier schisme dû à un juif yéménite converti pour détruire l’islam de l’intérieur", puis, beaucoup plus tard, "en Turquie, la révolution des Jeunes Turcs conduits par Mustapha Kemal, un juif converti hypocritement à l’islam 'toujours' pour détruire l’islam et les musulmans de l’intérieur". Et encore, Nasser, pas un juif mais "le traître des traîtres, l’ennemi de la Palestine et de la cause arabe, un suppôt de l’Occident". Arafat est, lui aussi, voué aux gémonies.

Au fil de l’histoire, les poncifs sur les "juifs avares et usuriers" défilent. Arrive le sommet : "Les textes aujourd’hui le prouvent. Les sionistes ont été de connivence avec Hitler. Il fallait pousser les juifs d’Allemagne, de France... à quitter l’Europe pour la Palestine. Pour les obliger, il fallait leur faire du mal." C’est avec la même rigueur que sont débusqués les fondements de "la complicité" et du "colonialisme" des Américains et des Anglais : "Ce sont des protestants et, dans la religion protestante, il y a la conviction que lorsque tous les juifs seront à nouveau en Palestine alors le messie reviendra."

les vrais musulmans, au premier desquels, Hassan al-Bannâ

Face à l’universel complot, "le seul obstacle se sont les vrais musulmans". Au premier rang desquels Hassan Al Banna, le fondateur des Frères musulmans (eux-mêmes longuement glorifiés) et aïeul de Tariq Ramadam. Tout de suite après apparaît Faysal d’Arabie, partisan du wahhabisme, hérésie intransigeante et rigoriste qui sévit en Arabie saoudite. Dans la foulée, Iquioussen célèbre "le Hamas qui, avec sa branche armée, fait du bon boulot". Tout au long des quarante-cinq minutes de cet exposé, comme au cours de celui, plus court, consacré à l’Irak et où les mêmes "thèses" reviennent, l’auditoire est invité à s’identifier à la cause palestinienne ainsi présentée. L’exposé sur l’Irak se conclut par un appel aux journées organisées par l’UOIF au Bourget en mai 2003, celles-là mêmes où Nicolas Sarkozy a crû bon de se rendre. Une question. Le contenu de ces cassettes, diffusées de façon massive et au grand jour, ne peut être ignoré des pouvoirs publics, du gouvernement. À quoi tient le silence de plomb sur le racisme, "l’antisémitisme des banlieues" et la culture de la haine que répandent Iquioussen et sa maison d’éditions et que couvre, pour le moins, l’UOIF ?

Marc Blachère

Article paru dans L'Humanité, édition du 17 janvier 2004.



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7 janvier 2007

"Nous combattons les Juifs au nom de l'islam" Youssef al-Qaradhawî

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Youssef Al-Qaradawi


 

Youssef Al-Qaradawi :

"Nous combattons les juifs au nom

de l'islam"


Voici des extraits d'un discours télévisé du cheikh Youssef Al-Qaradawi, diffusé sur Qatar TV le 25 février 2006. Le cheikh Al-Qaradhawi dirige le Conseil européen pour la fatwa et la recherche (auquel se réfère l'UOIF) et est en outre président de l'Association internationale des savants musulmans. Il est le guide spirituel de plusieurs autres organisations islamistes à travers le monde, y compris des Frères musulmans.

Visionner les extraits vidéos sur
http://www.memritv.org/clip/en/1052.htm


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à New York

Youssef Al-Qaradhawi : "Nous nous battons contre les Juifs pour la terre, mes frères. Nous devons bien comprendre cela. S'ils n'avaient pas usurpé notre terre, il n'y aurait pas de guerre entre nous. (…) Nous les combattons au nom de l'islam, parce que l'islam nous ordonne de combattre tous ceux qui usurpent et occupent notre terre. Toutes les écoles de jurisprudence islamique – sunnite, chiite et l'école d'Ibadhiya – ainsi que toutes les anciennes et nouvelles écoles de jurisprudence – sont d'accord pour dire que tout envahisseur qui occupe ne serait-ce qu'un pouce de territoire musulman, devra affronter la résistance. Les musulmans de ce pays doivent rejoindre la résistance, et le reste des musulmans à travers le monde doit leur venir en aide. Si la population de ce pays est incapable d'agir ou rechigne à le faire, nous devons nous battre pour défendre la terre des musulmans – quand bien même les musulmans qui se trouvent sur place baisseraient les bras.

On ne doit laisser personne ôter à l'islam la moindre parcelle de terre. C'est la raison pour laquelle nous combattons les Juifs. Nous nous battons contre eux (…) Notre religion nous ordonne (…) Nous nous battons au nom de la religion, au nom de l'islam, qui fait du djihad un devoir individuel auquel participe toute la nation, et quiconque périt au cours de ce djihad est un martyr. Voilà pourquoi j'ai décrété que les opérations martyre sont autorisées, parce que le martyre est mené pour Allah et que le martyr sacrifie son âme pour Allah.

Nous ne dissocions pas l'islam de la guerre. C'est le fait de dissocier l'islam de la guerre qui est responsable de notre défaite. Nous nous battons au nom de l'islam. (…) Ils nous combattent avec le judaïsme ; nous devons donc les combattre avec l'islam. Ils se battent contre nous avec la Torah ; nous devons les battre avec le Coran. S'ils nous disent 'le Temple', nous devons leur répondre 'la MosquéeAl-Aqsa'. S'ils nous disent 'nous glorifions le sabbat', nous devons leur répondre 'Nous glorifions le vendredi'. C'est ainsi que les choses doivent être.

La religion doit mener la guerre. C'est la seule façon de gagner. (…) Tout sera de notre côté et contre les Juifs au Jour du Jugement. Même les pierres et les arbres parleront, avec ou sans paroles, pour dire : 'Ô serviteur d'Allah, ô musulman, un Juif se cache derrière moi, viens le tuer.' Ils désigneront les Juifs. Il est écrit 'serviteur d'Allah', pas 'serviteur des désirs', 'serviteur des femmes', 'serviteur de la bouteille', 'serviteur du marxisme' ou 'serviteur du libéralisme' (…) Il est écrit 'serviteur d'Allah'.

Quand les musulmans, les Arabes ou les Palestiniens entrent en guerre, ils le font pour adorer Allah. Ils font la guerre en tant que musulmans. Le hadith dit : 'Ô musulman'. Il ne dit pas 'ô Palestinien, Jordanien, Syrien ou nationaliste arabe.' Non, il dit : 'Ô musulman'. Quand nous entrerons en guerre sous la bannière de l'islam et sous la bannière du service d'Allah, nous serons victorieux."

Qaradawi

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The Middle East Media Research Institute
2/25/2006 Clip No. 1052
Sheik Yousef Al-Qaradhawi : Our War with the Jews Is in the Name of Islam

Following are excerpts from a program with Sheik Yousef Al-Qaradhawi, aired on Qatar TV on February 25, 2006.

Yousef Al-Qaradhawi: Our war with the Jews is over land, brothers. We must understand this. If they had not plundered our land, there wouldn't be a war between us.

[...]

We are fighting them in the name of Islam, because Islam commands us to fight whoever plunders our land, and occupies our country. All the school of Islamic jurisprudence - the Sunni, the Shiite, the Ibadhiya - and all the ancient and modern schools of jurisprudence - agree that any invader, who occupies even an inch of land of the Muslims, must face resistance. The Muslims of that country must carry out the resistance, and the rest of the Muslims must help them. If the people of that country are incapable or reluctant, we must fight to defend the land of Islam, even if the local [Muslims] give it up.

They must not allow anyone to take a single piece of land away from Islam. That is what we are fighting the Jews for. We are fighting them... Our religion commands us... We are fighting in the name of religion, in the name of Islam, which makes this Jihad an individual duty, in which the entire nation takes part, and whoever is killed in this [Jihad] is a martyr. This is why I ruled that martyrdom operations are permitted, because he commits martyrdom for the sake of Allah, and sacrifices his soul for the sake of Allah.

We do not disassociate Islam from the war. On the contrary, disassociating Islam from the war is the reason for our defeat. We are fighting in the name of Islam.

[...]

They fight us with Judaism, so we should fight them with Islam. They fight us with the Torah, so we should fight them with the Koran. If they say "the Temple," we should say "the Al-Aqsa Mosque." If they say: "We glorify the Sabbath," we should say: "We glorify the Friday." This is how it should be. Religion must lead the war. This is the only way we can win.

[...]

Everything will be on our side and against Jews on [Judgment Day], at that time, even the stones and the trees will speak, with or without words, and say: "Oh servant of Allah, oh Muslim, there's a Jew behind me, come and kill him." They will point to the Jews. It says "servant of Allah," not "servant of desires," "servant of women," "servant of the bottle," "servant of Marxism," or "servant of liberalism"... It said servant of Allah."

When the Muslims, the Arabs, and the Palestinians enter a war, they do it to worship Allah. They enter it as Muslims. The hadith says: "Oh Muslim." It says "oh Muslim," not "oh Palestinian, Jordanian, Syrian, or Arab nationalist." No, it says: "Oh Muslim." When we enter [a war] under the banner of Islam, and under the banner of serving Allah, we will be victorious.

Al_Qaradhawi

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4 janvier 2007

Une exposition antisémite déclenche un tollé à Paris-VIII (journal Libération, avril 2003)

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hall de l'université Paris VIII


Une exposition antisémite déclenche

un tollé à l'université Paris-VIII

L'union des étudiants tunisiens se voulait propalestinienne

Armelle THORAVAL

 

«La communauté universitaire ne saurait cautionner de tels actes, qui représentent un appel à la haine raciale.» La direction de Paris-VIII.
Selon les uns - des étudiants -, ce serait le signe d'un climat détestable profondément installé au sein de l'université Paris-VIII, «car dans cette fac, ça fait deux ans que l'on amalgame étoile de David et croix gammée». Selon les autres - des professeurs -, l'université Paris-VIII, située à Saint-Denis, est parfois le théâtre de dérapages, qui ne reflètent en rien l'ensemble du campus.

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croix gammée et étoile de David sur une table d'élève d'école
élémentaire à Naplouse en novembre 2001 (source)

Feu aux poudres. Quelle que soit l'évaluation, une exposition temporaire organisée de mardi à jeudi derniers par les représentants de l'Union générale des étudiants tunisiens (Uget) a suscité «écoeurement», «dégoût», «indignation» par son caractère «ouvertement antisémite». Le contenu de cette exposition a eu suffisamment d'impact pour que le président de l'université, Pierre Lunel, annonce son intention de saisir le tribunal de Bobigny d'une plainte pénale, probablement pour incitation à la haine raciale. Le choix procédural sera arrêté aujourd'hui.

Sur le papier, l'objet administratif de cette exposition était la «journée de la terre», célébration du 30 mars pour protester contre l'annexion de terres palestiniennes par les autorités israéliennes. Le directeur de cabinet du président de l'université se souvient que les organisateurs avaient également évoqué, par oral, la guerre contre l'Irak.

Mardi dernier, dans le grand hall d'accueil blanc de l'université qui fait face à l'entrée du métro, lesliv_palestine1 arrivants découvrent deux rangées de panneaux. Du sang, en abondance, des cadavres tuméfiés, l'horreur : une série de photographies qui auraient été prises après l'assaut de Jénine (printemps 2002) couvre une partie des panneaux. Des clichés mis en relation avec des affiches sans ambiguïté : de longues citations du négationniste Roger Garaudy (extraites de Palestine : terre de messages divins), une caricature d'un George W. Bush étranglant un Palestinien sous le rire d'un Ariel Sharon ricanant, nez proéminent, étoile de David au revers de la veste.

D'autres dessins s'en prenant à «la figure du juif éternel, tel que croqué en 1941», relate Daniel Lefeuvre, enseignant d'histoire, l'un des premiers à avoir protesté auprès de la présidence de l'université. Ou encore le détournement de citations d'auteurs israéliens, alimentant la thèse du complot juif. Pierre-Yves Chapeau, directeur de cabinet de Pierre Lunel, fait alors prendre des photos. Le jeudi, toute discussion est impossible, l'Uget mettant la sono à fond pour empêcher tout dialogue. Le démontage de l'exposition s'achève avec les cris «mort aux juifs», sous l'oeil médusé des agents de sécurité et horrifié de quelques étudiants.

Pétition. Depuis hier une pétition circule pour mettre un coup d'arrêt ferme aux menées de l'Uget. Ses représentants nient tout en bloc. Ils n'auraient voulu qu'«apaiser les tensions», auraient soigneusement informé les responsables universitaires, n'auraient pas affiché de textes de Garaudy. La direction de l'université rappelait hier que «la communauté universitaire ne saurait en aucune manière cautionner de tels actes qui, loin de participer de l'esprit de paix (...), représentent un appel à la haine raciale». Pour les représentants de l'Uget, l'esclandre ne serait qu'une «manipulation» visant à interdire tout débat sur le sort des Palestiniens». La justice - pièces et témoignages en main – tranchera !

Libération, mardi 01 avril 2003



- le communiqué de protestation de l'UGET (4 avril 2003)

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3 janvier 2007

réaction à un article de François Burgat (Michel Renard)

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Réaction à un article de François Burgat

Michel RENARD


Sur le site Oumma.com, François Burgat a publié, le 1er janvier 2007, un court article consacré à la place injustifiée, selon lui, que les médias en France accorderaient aux analyses critiques des "humeurs protestataires et (du) goût intempestif de la violence de l’immense majorité… de ces intégristes". Il écrit notamment :

- "Depuis le «psychanalyste musulman» qui a découvert (et qui le lui reprocherait !) tout le plaisir qu’il a à ne plus l’être, jusqu’au converti de fraiche date qui vient avec entrain, du haut de son soufisme tout neuf (ah… le bon soufisme !), pourfendre si opportunément la résistance du Hamas et du Hezbollah, sans oublier bien sûr la banlieusarde qui refuse d’être «soumise», l’imam adoubé par les généraux d’outre méditerranée, le roi de la caméra cachée régulièrement «infiltré chez les terroristes», le spécialiste des pathologies de la pensée musulmane et, de l’extrême droite chrétienne à l’extrême gauche marxiste, toute la cohorte des perdants récents de la politique arabe, venus sur le ton de l’expertise nous dire combien nous avons raison de penser tout ce mal de «nos ennemis communs», la palette sans cesse renouvelée des médiateurs «islamiquement corrects» de l’autre musulman s’enrichit et se renouvelle à l’infini.Chacune et chacun de ces hérauts de nos «autres» a bien évidement son charme, sa respectabilité et sa légitimité. Le problème est que leur fortune médiatique est trop souvent inversement proportionnelle à leur ancrage dans la population qu’ils sont supposés représenter. Et qu’ils ne doivent leur temps d’antenne qu’à leur capacité à occulter beaucoup d’autres visions, bien d’autres sensibilités, de multiples autres exigences, qui sont souvent celles de la vaste majorité de leurs concitoyens ou de leurs compatriotes, ainsi privés de voix." (...)

(François Burgat)


Pertinence intellectuelle et "représentativité"


- j'ai adressé au site le commentaire suivant :

as salam ‘aleikum

François Burgat - dont j’appréciais les analyses sur le conflit algérien dans les années 1990 mais dont je ne partage plus les vues sur l’islamisme international - écrit :

"Chacune et chacun de ces hérauts de nos «autres» a bien évidement son charme, sa respectabilité et sa légitimité. Le problème est que leur fortune médiatique est trop souvent inversement proportionnelle à leur ancrage dans la population qu’ils sont supposés représenter".

En vertu de quel étrange raisonnement la pertinence intellectuelle devrait-elle être liée à une quelconque "représentativité"... ?

Bien sûr, les médias doivent tenir compte des réalités sociologiques, mais la valeur du débat intellectuel n’est pas le reflet de la sociologie. Il importe de donner la parole aux porteurs d’une analyse critique qui n’ont pas forcément une "majorité" derrière eux.

Je préfère réfléchir avec les propos de ce "spécialiste des pathologies de la pensée musulmane" (je suppose qu’il s’agit d’Abdelwahab Meddeb), plutôt qu’avec les vociférations antisémites et négationnistes d’Ahmadinejad, président de la République islamique d’Iran...

wa salam

Hilal-Michel Renard

PS - Ce commentaire a été publié mais le lien avec ce blog a été censuré, bien sûr...


Meddeb_couv_2              Meddeb_couv_1

- Abdelwahab Meddeb, La maladie de l'islam, Seuil, éd. de poche, 2005.

- Abdelwahab Meddeb, Contre-prêches, Seuil, 2006.151_2929

Abdelwahab Meddeb, écrivain et poète, né en 1946 à Tunis, a publié une vingtaine de livres. Il enseigne la littérature comparée à l'université Paris X-Nanterre et anime l'émission " Cultures d'islam " sur France Culture.






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2 janvier 2007

les chroniques radios de Leïla Babès

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les chroniques radios de Leïla Babès



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- lien vers les chroniques radios de Leïla Babès sur Medi1









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bibliographie de Leïla Babès

- Le voile démystifié, Bayard, 2004.

- Loi d'Allah, loi des hommes. Liberté, égalité et femmes en islam, avec Tareq Oubrou, Albin Michel, 2002.

- L'islam intérieur. Passion et désenchantement, Al-Bouraq éd., 2000.

- L'islam positif. La religion des jeunes musulmans de France, éd. de l'Atelier, 1997.

- Les nouvelles manière de croire, éd. de l'Atelier, 1996.

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1 janvier 2007

La théologie de l'islam de France n'existe pas

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grand patio et minaret de la Mosquée de Paris (© MR)

 

La théologie de l'islam de France

n'existe pas

Michel RENARD

 

note sur l'histoire de ce texte

Ce texte a paru sous forme d'article dans le numéro "hors-série" de la revue Cités intitulé "L'Islam enislam_en_france_Cit_s France", sous la direction éditoriale de Charles Zarka, mars 2004. Mais il a été amputé de son introduction et son titre a été modifié... jusqu'au contre-sens.
Alors que j'avais titré "La théologie de l'islam de France n'existe pas", appelant par-là à la formuler en prenant le contre-pied de l'idéologie fondamentaliste et islamiste, la revue a choisi l'énoncé suivant "Lois de l'islam, lois de la République : l'impossible conciliation"...! Ce qui dénature le sens du texte, comme ma position profonde.

D'abord, je ne sais pas ce que sont les "lois de l'islam" (...?!), surtout en matière politique. Ce que je critique c'est la pensée des Frères Musulmans, l'islam "mode de vie", l'islam politique, l'anti-occidentalisme primaire... Tous éléments qu'on ne peut définir comme "lois de l'islam", mais seulement comme programme idéologico-politique empruntant le vocabulaire de cette religion. Cela n'engage en rien le croyant dans son rapport à Dieu. Ensuite, je suis tout à fait convaincu de la possible conciliation entre l'expression religieuse de l'islam et le cadre républicain et laïque de la vie en France.

Cette conciliation a tendance à se réaliser pratiquement, mais elle n'est pas encore parvenue à se penser théologiquement. Pour y parvenir, il faut commencer par chercher les expressions, dans la pensée musulmane elle-même, d'une vision de l'islam comme religion, c'est-à-dire un islam axé sur la verticalité du rapport à Dieu, au détriment de ce qui domine aujourd'hui, c'est-à-dire un islam-idéologie privilégiant l'horizontalité d'un conflit entre des hommes (la "communauté"... communautarisée) et d'autres hommes (l'Occident, les non-musulmans, etc.).

L'islam, dit «des Lumières» est une étape dans la restitution d'un islam-religion qui renoncerait au désir de puissance et aux utopies meurtrières de l'islam-idéologie. Car l'islam «des Lumières» plaide pour la non confusion du religieux et du politique, l'islam «des Lumières» plaide pour un rapport raisonné à la solution des problèmes sociaux (contredisant la politique du slogan chère aux islamistes, du genre "le Coran est la solution"...), l'islam «des Lumières» plaide pour une intelligibilité renouvellée du rapport aux "sources" (Coran, Tradition, droit musulman...) et une mise à jour de la théologie (1). Mais un l'islam «des Lumières» qui escompterait faire l'économie du conflit avec l'islam politique connaîtrait un sort identique au "réformisme" musulman (fin XIXe-début XXe siècle) : il s'enliserait et finirait par ne servir à rien.

Michel Renard
29 décembre 2005

 

(1) Trois références bibliographiques :

9782707123008R1

- L'islam et les fondements du pouvoir, Ali Abderraziq (1925), La Découverte, 1994, et rééditions depuis. C'est le livre capital pour fonder, contre l'islam politique des Frères Musulmans, de Tariq Ramadan, etc., un islam libre de toute obsession mortifère à l'égard de l'autorité politique.

Alî Abderraziq (1888-1966), théologien égyptien, était docteur (cheikh) de l'université d'Al-Azhar et juge au tribunal islamique de Mansourah. L'islam et les fondements du pouvoir est son principal ouvrage. Il y prône une séparation radicale du spirituel et du temporel et montre que le Prophète fut un guide spirituel et non un roi de ce monde. Aucun "État islamique" n'a jamais existé, pas même aux premiers temps de l'islam.

 

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- Réformer l'islam. Une introduction aux débats contemporains, Abdou Filali-Ansary, La Découverte, 2003.refor38254 Une présentation de plusieurs auteurs, musulmans et non musulmans, qui participent à la reformulation intellectuelle du rapport de l'islam à la modernité.
Abdou Filali-Ansary, originaire du Maroc, vit et travaille à Londres. Chercheur et directeur de Prologues, revue maghrébine du livre, il est l'auteur de L'islam est-il hostile à la laïcité ? (Sindbad-Actes Sud, 1999).
La critique historique a été appelée, en contexte musulman, à affronter et à défaire (dans les deux sens du mot) un système de croyances construit à travers les âges et qui s'est révélé très efficace dans le détournement des idéaux qu'il était censé servir.

 

 

- Le politique et le religieux dans le champ islamique, Mohamed-Chérif Ferjani,ferjani_livre ferjaniFayard, 2005. L'auteur, né en Tunisie, ancien prisonnier politique dans ce pays, de 1975 à 1980, est aujourd'hui professeur à l'université Lyon-2. Son travail est une analyse contextuelle des termes qui fondent l'islam politique : oumma, califat, sharî‘a, versets normatifs, sanctions légales, amr, shura, tâ‘a... Il démontre que ces notions n'ont pas du tout le sens que leur prête l'islamisme aujourd'hui. En conséquence, le conflit avec la "modernité occidentale" n'est pas un conflit religieux mais un affrontement idéologique faisant violence au Coran. L'islam n'a pas de "langage politique". Excellente démonstration.

 

 

 

* le texte qui suit a été écrit au printemps 2003, avant les controverses relatives à la loi de laïcité contre le port des signes religieux à l'école.

 

La théologie de l'islam de France

n'existe pas

Michel RENARD

Affirmer que la théologie de l'islam de France n'existe pas, cela ne veut pas dire que les musulmans de notre pays n'ont pas de convictions religieuses ni que leur comportement se réduirait à une quête uniquement identitaire. Cela signifie, avant tout, que la singularité d'une présence musulmane massive et pérenne en Europe ne relevant pas de la confrontation politico-militaire comme par le passé, n'est pas accompagnée d'une mise à jour théologique ambitionnant de la penser et de la légitimer. Les controverses récentes entre musulmans internautes sur l'allégeance respective aux "lois de la République" ou aux "lois de l'islam" ont été dominées par l'option exclusive au détriment de la République, et non par l'effort de réflexion (ijtihâd) ou par l'interprétation personnelle (istihsân) pour examiner la complémentarité des deux normes.

 

Grand écart dans la conscience musulmane française

Le processus qui a conduit à l'auto-désignation d'une instance prétendument "représentative" de l'islam de France (CFCM) a vu des approbations de circonstances (1) de la laïcité et des valeurs de la République sans aucun aggiornamento des références religieuses qui, hormis celles de Dalil Boubakeur (2), ne font aucune place à la séparation du religieux et du politique.

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Sur le site internet Oumma.com, dans un sujet de discussion intitulé «Peut-on séparer la pratique de l'islam de la vie publique ?» en septembre 2002, le dénommé "Almoujahid" expliquait :
- «Une grande partie, malheureusement de nos frères et de nos sœurs pensent que l'islam peut se vivre uniquement dans la sphère du privé. C'est une idée qui va à l'encontre de l'essence même de notre religion, et remet en question les bases de la foi islamique. Cette croyance est considérée par beaucoup de oulémas comme une forme d'apostasie, de chirk [péché majeur consistant à associer quelque chose à Dieu]».
En l'absence de toute sociologie quantitative sur les sentiments des musulmans de France qui permettrait des constats rigoureux, on se contentera d'affirmer, par évaluation empirique, que ce genre d'énoncés est largement répandu parmi les fidèles engagés dans une fréquentation plus ou moins régulière d'un lieu de culte ou dans une activité associative.

ben_laden_2_12313_Leurs références religieuses s'enracinent trop souvent dans les clichés occidentalophobes des "Frères musulmans", des salafistes et autres courants rétrogrades de l'islam international fortement influencés par le wahhabisme (et les dollars) de l'Arabie saoudite ou par l'islamisme pakistanais. Quand elles ne communient pas dans la fascination pour la geste mortifère de Ben Laden... Ainsi, parmi de nombreux autres, cet anonyme "Ouadi" en novembre 2001 dans le forum de discussion du site Oumma.com, qui prenait ses distances avec le fondement idéologique de Ben Laden, mais s'exclamait :
- «C'est un homme. Il a méprisé cette dounya [vie terrestre], agissant sur terre, pour le Nom d'Allah. Il a tort. C'est clair. Mais sa sincérité, son courage laisseront de lui l'image de celui qui a dit non. Non au sionisme, non au communisme, non à l'Occident sûr de lui et dominateur, non aux mépris dont nous accablent nos tyrans. Non. Il a lavé en cinq minutes, cinquante ans de déshonneur. Arabes et musulmans, peu importe ce que nous pensons de Ben Laden, ce que je sais c'est que devant Allah, je témoignerai que cet homme a vengé mon honneur. Il a lavé mon honneur, sali et empiété par des mécréants et leurs serviteurs locaux. Merci Oussama. Tu as rendu justice. Je peux être fier d'être de ta communauté».

À l'automne 2001 et dans les mois qui ont suivi, l'identification au pathos jihadiste de Ben Laden s'est effectuée de manière fulgurante dans une fraction importante de la jeunesse musulmane des grandes villes et banlieues. Ce que représente l'écart intellectuel entre cette exaltation islamo-obsidionale et une acceptation musulmane de la laïcité dans un pays du cœur de l'Occident, est facile à imaginer...

 

Des dogmes exécrant la laïcité

On est donc en droit de s'inquiéter de la diffusion de discours, souvent euphémisés, qui dénient le caractère inédit de la situation de l'islam en France, et la commentent par le recours aux catégories du droit musulman (3) (et non de la citoyenneté) insérées dans le cadre d'une phase transitoire dont il faut, par tactique et momentanément, accepter certains inconvénients. En entretenant l'horizon utopique, qui libère de toute trahison à l'égard du "vrai islam" : un État islamique appliquant la Loi divine (sharî‘a).france

Il arrive ainsi que la laïcité, qui pose à l'islam un vrai défi, soit tout bonnement récusée. Ainsi l'anonyme "Ali-b", en décembre 2001 sur le forum de discussion du site Oumma.com, à propos d'une conférence sur la laïcité :
- «Il y en a marre de toutes ces discussions stériles qui ne servent pas les musulmans et encore moins l'Islam. Revenir aux sources en s'efforçant d'appliquer la souna du prophète et arrêtons de singer bêtement les non-musulmans en se donnant des airs intellectuels. La laïcité n'a rien à voir avec l'islam alors ta conférence on s'en fout. salam alaykoum».
Cette opinion est loin d'être isolée. Les deux participants qui suivent, "Houdayfa" et "beaugosse-59", l'approuvent :
- «Tout à fait d'accord... que dire à part que le laïque (comme le polythéiste) est passible de meurtre dans l'Islam ! "Nous vous désavouons, vous et ce que vous adorez en dehors d'Allah. Nous vous renions. Entre vous et nous, l'inimitié et la haine sont à jamais déclarées jusqu'à ce que vous croyiez en Allah, seul". sourate 60, verset 4»
- «salam, ça va servir à quoi cette conférence ? à rien ! nique la laïcité française ! baise chirac et jospin , tous des fils de******de nazi !»

Passons sur l'indigence et la grossièreté... qui sont à mille lieux des traditions de l'adab (4) arabe, mais notons l'usage à contre-sens de la citation coranique. Houdayfa invoque un verset certes "dur" à l'égard de ceux qui ne suivent pas Abraham dans le choix du monothéisme, mais à aucun moment il n'est question de condamnation à mort. Les versets suivants précisent au contraire que : «Dieu ne vous défend pas d'être bienfaisants et équitables envers ceux qui ne vous ont pas combattus pour la religion, et ne vous ont pas chassés de vos demeures. Car Dieu aime les équitables.» (S. LX, v. 8).
Or, qu'est-ce que la laïcité sinon cette disposition qui garantit de n'être pas combattu à cause de sa religion et qui est équitable envers toutes les confessions ?

Mais ainsi va l'islam de France. La prime est trop souvent accordée à la surenchère dans la sphère militante. On rétorquera que ces propos sont marginaux. Pas tant que cela. Et surtout, ils ne trouvent urlquasiment pas réplique de la part desdits "représentants"... C'est là le plus préoccupant : la porosité du discours des "grandes" organisations à l'égard des conceptions fondamentalistes équivaut à un consentement tacite. Par inertie elles renforcent les options des courants salafistes ou des auteurs islamistes les plus évoqués aujourd'hui, tels que Youssouf al-Qaradâwî [photo], référence majeure du courant Frères Musulmans, ou le pakistanais Mawdûdî (mort en 1979). Leurs théories invalident par avance tout acquiescement sincère de la laïcité. Le premier écrit :
- «L'Islam rejette totalement cette fragmentation entre ce qu'on appelle religion et ce qu'on appelle l'État : du point de vue de l'islam, tout relève de la religion, tout relève de la Loi» (5). Et le second :
- «Là où il n'y a pas d'islam, il y a kufr [c'est-à-dire l'impiété fatale]» après avoir évoqué le musulman qui «est destiné à devenir le maître, [car] aucune puissance terrestre ne peut le dominer ou le subjuguer» (6).
Les professions de foi laïques des leaders du CFCM n'auraient de valeur qu'après un désaveu argumenté de telles déclarations. Et un effort de rénovation théologique. Ce n'est pas le cas.

 

Théologies de l'islam global et politique

L'UOIF, branche française des Frères Musulmans, a remporté les "élections" parmi les 4032 "grands électeurs" qui ont désigné la direction du CFCM. Mais à quel corps de doctrine s'alimente cette organisation ? Aux conceptions du fondateur des Frères Musulmans, Hassan al-Bannâ. Ce mouvement politico-religieux estalbanna né en Égypte en 1927 pour structurer la lutte contre l'occupation anglaise, limiter l'influence de la culture occidentale, et tenter de combler le vide consécutif à la disparition du califat (1924). À l'opposé d'une pensée cherchant à rééquilibrer la tension entre l'héritage spirituel et la modernité (ce qu'avait entamé le grand réformateur égyptien Mohammed Abdou), l'islam y est défini comme une idéologie globale axée sur le politique :
- «L'islam dans lequel croient les Frères Musulmans voit dans le pouvoir politique l'un de ses "piliers"» ; «l'islam est une Loi complète pour diriger cette vie et l'autre». Tout l'islamisme est annoncé dans ce credo : «l'islam, c'est la religion qui contient un gouvernement (...) Si l'on vous dit alors que vous faites de la politique, répondez que l'islam ignore de tels distingos» (7).

Comment adhérer à ce dogme et approuver en toute sincérité la laïcité ? D'autant que l'UOIF a fait présider le Conseil européen de la fatwa créé à Londres en mars 1997 par Youssouf al-Qaradâwî, successeur idéologique de Hassan al-Bannâ et théoricien acharné de l'islam global. Ce leader qui dispose d'une chronique hebdomadaire sur la chaîne al-Jazeera, vient d'écrire :
- «Nous ne saurions être croyants si l'islam ne devient pas notre mode de vie, si le Coran ne devient pas la Constitution de notre société, si la Loi de l'islam ne régit pas toutes nos affaires» (8). Comment considérer alors les musulmans vivant en Europe où le Coran n'est pas la constitution ? Comme de mauvais musulmans ? comme des croyants incomplets ? Les leaders musulmans français qui prennent la responsabilité de diffuser les idées d'al-Qaradâwî fabriquent des individus en scission mentale avec leur société et leur environnement culturel. Pour être crédible, l'UOIF doit choisir : ou la vénération doctrinale de "l'imâm martyr" Hassan al-Bannâ et les élucubrations islamistes de Qaradâwî (9) ou une pensée nouvelle intégrant la laïcisation de la référence religieuse. Faute de quoi, on sera en droit de lui imputer un double discours.

 

Tariq Ramadan et ses émules, un héritage revendiqué

SaidRamadanLe noyau idéologique d'un islam défini comme identitaire et global est propagé, dans une fidélité sémantique parfaite, par les héritiers familiaux du fondateur des Frères Musulmans. Le gendre de ce dernier, Saïd Ramadan [photo] (disparu en 1995), professait que :
- «l'islam fournit à l'humanité un système de lois complet et équilibré. L'islam n'est pas seulement une "religion" dans le sens où l'Occident entend ce terme. Il est plutôt un ensemble de règles pour la vie matérielle et spirituelle» (10).
Rabattre le rapport au divin sur un corpus de dispositions pratiques dont le respect obsessionnel tracerait les frontières de la vraie "communauté" résistant ainsi à l'Occident impie, constitue un réductionnisme aberrant de la spiritualité musulmane et de ses grandes élaborations théologiques. Mais il faut savoir qu'il s'agit souvent du premier discours qu'entend le jeune musulman cherchant à comprendre sa religion : les librairies dites "islamiques" en France fournissent préférentiellement ce genre de littérature (11).

Il est vrai que l'islam s'est historiquement constitué aussi comme une religion de l'ordre légal instituant une qualification par le fiqh de tous les actes, rapportée aux catégories du permis, du recommandé, de l'obligatoire, du blâmable et de l'interdit. Mais il n'est pas que cela : les grandes controverses théologiques (sur le Coran et la révélation, sur Dieu et la création, sur le libre arbitre, sur le rapport à la philosophie et à la raison...) et la richesse de l'expérience intérieure du soufisme (12) ont également structuré la conscience et le vécu des croyants. Par ailleurs, le déploiement dans une société sécularisée et face à la modernité intellectuelle, des références musulmanes portées jusqu'à présent par des sociétés patriarcales et dictatoriales, économiquement sous-développées, minées par l'analphabétisme et la sous-scolarisation, restées généralement à l'écart des sciences sociales et en proie aux crises identitaires, appelle un renouveau de l'intelligibilité. En France, seuls quelques intellectuels indépendants s'y sont vraiment attelés : Mohammed Arkoun, Leïla Babès, Abdelwahab Meddeb (13)...

Au contraire, Tariq Ramadan sans cesse présenté comme un "réformateur" (??), inscrit ses publications et213 sa prédication dans l'héritage assumé de son grand-père : «J'ai étudié en profondeur la pensée de Hassan al-Bannâ et je ne renie rien de ma filiation» (14). Il appelle à l'action sur la base de cet islam global censé apporter réponse à tout :
- «L'enseignement coranique est clair : croire, c'est agir ; et par conséquent l'islam, plus qu'un simple lien codifié entre le croyant et Dieu (une religion au strict sens étymologique de relier), est une conception et un mode de vie» (15). Dans le même temps, il prétend approuver le cadre républicain et laïque de la société française, l'État de droit, la démocratie et le refus du communautarisme.

 

Tariq Ramadan a cependant franchi la ligne des circonlocutions de tactique langagière dans un article de Libération ("Pas de loi contre le foulard", 7 mai 2003). S'adressant aux ministres Sarkozy et Ferry, il exige :
tariq_ramadan- «Il est impératif que sous votre impulsion se créent des espaces de dialogue entre les autorités politiques et les citoyens musulmans. Prendre langue avec les associations sur le terrain, penser une nouvelle politique sociale et urbaine, engager des programmes concrets relevant de la véritable démocratie participative de base. De plus en plus de Français de confession musulmane sont prêts à cet engagement...».
Singulière approbation de la laïcité que cette communautarisation religieuse du dialogue social... Le pouvoir républicain devrait donc négocier et composer avec les émules de Tariq Ramadan qui ont investi le terrain associatif depuis une dizaine d'années. Est-ce cela la conception "ouverte" de la laïcité. Ou bien ne serait-ce pas plutôt l'exacte définition de la stratégie islamiste telle que Gilles Kepel l'a caractérisée : «les intellectuels islamistes... abandonnant la stratégie de la "sanctuarisation" de l'Europe, décidèrent d'intervenir dans le champ politique européen, en se faisant les porte-parole de la jeunesse urbaine pauvre qu'ils dépeignirent pour l'occasion comme une "communauté islamique"» ? (16)

Il en va de même de ces militants qui, par tactique et tentative de séduction des interlocuteurs politiques et médiatiques, se prétendent "laïques" alors que leur idéologie est globalement celle des Frères Musulmans. Ainsi, à la suite des initiatives du printemps 2003 visant à faire émerger des instances de "musulmans laïques", le courant islamiste a réagi par la voix de Hakim El-Ghissassi, du magazine La Médina et du prétendu Forum des citoyens de culture musulmane, en récusant radicalement ces démarches :
- «Des musulmans laïques, ça ne veut rien dire» (17). Ah oui ? Ce qui ne veut rien dire, ne serait-ce pas plutôt ces «citoyens de culture musulmane»... qui ne seraient pas laïques ? Car la définition du citoyen en France est bien fondée sur la laïcité que je sache...? Donc un musulman qui revendique le titre de citoyen netchakhotine_couv peut être qu'un musulman laïque... En réalité, le recours au vocabulaire de la citoyenneté par des courants comme celui qu'anime Hakim El-Ghissassi relève de l'entrisme idéologique, rien de plus. On essaye de piéger la République en saturant de ses codes linguistiques un message qui lui est profondément étranger. Mais l'objectif est bien l'affirmation d'une position communautariste qui définit l'islam comme une globalité incompatible avec l'allégeance laïque de la citoyenneté française. Le parasitage sémantique du Forum des citoyens de culture musulmane relève plus du "viol des foules par la propagande politique" de Tchakhotine que d'une adhésion de principe aux valeurs de la citoyenneté républicaine. Les militants islamistes semblent toujours croire au «pouvoir magique de la lettre morte» que dénonçait Boris Pasternak.

 

L'avenir de l'islam de France se jouera sur la capacité à résorber un décalage. Celui existant entre les sentiments majoritaires d'individus croyants acquis à la sécularisation de la société française et attachés à l'individualisation du rapport au religieux d'une part, et les élaborations théologiques cherchant à donner aux musulmans un sens spirituel à leur "témoignage" (shahâda) dans ce nouvel environnement d'autre part. Contre la domination des références fondamentalistes portées par les organismes de l'islam militant et "institutionnel" (CFCM), il faut mettre en synergie le travail des intellectuels, croyants ou non, de confession islamique ou non, engagés dans la formulation d'un réel renouveau musulman rendant intelligibles et pourvoyeuses de sens, pour notre époque et notre société, les catégories du religieux islamique. Comme y appelait Mohammed Arkoun, il y a presque vingt ans : «Il convient, dans chaque cas, de montrer les limites, les défaillances d'une pensée qui prétend désigner le véritable Islam. Et cela en étendant l'analyse aux bases épistémologiques, en démontant la méthodologie, en soumettant l'appareil conceptuel à une critique historique et philosophique. On ne prêchera plus alors un retour illusoire à l'Islam "pur" des origines ; on retravaillera avec un "nouvel esprit scientifique" tous les "lieux" (topoï) du sens ouverts par le Coran» (18).

Michel Renard (publié en mars 2004)
directeur de l'ex-revue Islam de France,
auteur de Théologie de l'islam laïque (à paraître)

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notes
1 - Cf. le dossier «Liberté de conscience et apostasie» dans le n° 8 de la revue Islam de France, éd. Al-Bouraq, 2000, p. 47-66. Dans ce numéro, cf. aussi l'article critique de Leïla Babès «L'identité islamique européenne d'après Tariq Ramadan», auquel le mis en cause n'a toujours pas répondu...
2 - Dalil Boubakeur, Non l'islam n'est pas politique, Desclée de Brouwer, 2003.
3 - À la polarité dâr al-islam/dâr al-harb (territoire d'islam/territoire ennemi), on ajoute les notions qualifiant les statuts intermédiaires que peuvent revêtir différentes fractions de la terre des "infidèles" : dâr al-sohl (terre de l'alliance), dâr al-ahd (terre du traité), dâr al-amn (terre de sécurité), dâr al-dawa (terre de mission et de prédication). Toute cette littérature présente le défaut de subordonner le musulman à une appartenance, fictive, à un territoire de l'islam dont il n'est pas un ressortissant (d'ailleurs la formule la plus répandue est encore "islam en France" et non "islam de France"). Que devient la citoyenneté dans cette catégorisation ?
4 - L'adab recouvre à la fois les règles de politesse, de civilité, l'éthique et l'éducation.
5 - Dr Youssouf al-Qaradâwî, Pourquoi l'islam ? éd. Arrissala, Paris, 2002, p. 38. Al-Qaradâwî est vénéré par tout le courant dit "jeune musulman", en fait la mouvance liée aux Frères Musulmans de l'UOIF, de JMF (jeunes), de EMF (étudiants), ou du réseau Tariq Ramadan animé notamment en France par Fouad Imaraine (Saint-Denis) et par Yamine Makri (Lyon, librairie Tawhid). Le propos récent du leader de l'UOIF prétendant que son organisation ne fait plus allégeance à des oulémas étrangers mais désormais à Ahmed Jaballah, directeur de l'Institut islamique de Château-Chinon, relève du conte pour enfants...
6 - Abul ‘Ala Maudoudi, Comprendre l'islam, AEIF éditions, 1999, p. 34 et 27.
7 - Textes cités par Olivier Carré, Les Frères Musulmans (1928-1982), rééd. L'Harmattan, 2001, p. 36, 25 et 40.
8 - Dr Youssouf al-Qaradâwî, Pourquoi l'islam ? p. 21.
9 - Il suffit de lire le livre de Qaradâwî pour constater que le panégyrique que lui dresse Tariq Ramadan ne peut tromper que les ignorants : «Al-Qaradâwî est originellement de l'école de Hassan al-Bannâ et son aura dépasse toute affiliation à un groupe ou à une organisation [les Frères Musulmans passent leur temps à dire publiquement qu'ils ne sont pas Frères Musulmans...]. Son discours sur la femme, sur la démocratie dont il défend les principes en les inscrivant dans la philosophie politique musulmane, apporte un souffle nouveau» (L'islam en questions, avec Alain Gresh, Sindbad, 2000, p. 100-101). Quelle défense de la démocratie ? Qaradâwî ne peut à la fois dire que l'islam doit régir toute la vie, que le Coran est la constitution, que la charia islamique est la Loi sur laquelle se fondent tous les jugements (p. 25-26), revendiquant donc une normativité hétéronomique, et défendre la démocratie dont le principe est la souveraineté du peuple qui se donne à lui-même la loi...!
10 - Saïd Ramadan, Islam, doctrine et mode de vie, Centre islamique de Genève, éd. Tawhid (Lyon), 1993, p. 17.
11 - La librairie, puis les éditions "Tawhid" à Lyon, par exemple, se sont fait connaître avec la diffusion des brochures de Saïd Ramadan puis de ses fils Hani et Tariq.
12 - Éric Geoffroy, Initiation au soufisme, Fayard, 2003.
13 - Leïla Babès, Tareq Oubrou, Loi d'Allah, loi des hommes, Albin Michel, 2002. Abdelwahab Meddeb, La maladie de l'islam, Seuil, 2002. Voir aussi Abdou Filali-Ansary, Réformer l'islam ? Une introduction aux débats contemporains, La Découverte, 2003.
14 - L'islam en questions, avec Alain Gresh, Sindbad, 2000, p. 28.
15 - Tariq Ramadan, Être musulman européen, Tawhid, Lyon, 1999, p. 49.
16 - Gilles Kepel, Jihad. Expansion et déclin de l'islamisme, Gallimard, 2000, p. 202.
17 - Témoignage Chrétien, n° 3063 du 29 mai 2003.
18 - Mohammed Arkoun, "Avant-propos", in Essais sur la pensée islamique, Maisonneuve et Larose, 1984, p. 11.

 

- cf. le numéro de la revue Cités (2004) consacré à l'islam en France : il ne faut pas se fier au dessin de couverture, qui est LAMENTABLE...!, le contenu est en réalité très riche-:

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29 décembre 2006

Les versets de la laïcité dans le Coran (Michel Renard)

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Les versets de la laïcité dans le Coran

Michel RENARD



Un spectre hante l'islam intégriste, le spectre de la laïcité. Alors que la sécularisation et la modernité affectent inexorablement le vécu religieux des musulmans partout dans le monde, l'islam qui se fait le plus entendre est soit fondamentaliste (obnubilé par la norme réactionnaire), soit islamiste (obsédé par le politique). Les références du religieux islamique sont confisquées par l'affrontement idéologique : antiaméricanisme, cause palestinienne, nature du pouvoir politique des États musulmans, «sharîa» contre influence «occidentale»... «L'islam est la solution» disent tous les islamistes depuis la fondation du parti des «Frères Musulmans» par Hassan al-Banna en 1927. Puissant auxiliaire des mobilisations, le sentiment religieux n'est cependant pas capable de formuler les élaborations complexes qu'appellent les engagements politiques.

En conservant comme horizon éthique, l'impulsion religieuse donnée aux valeurs de justice, de vertu, de générosité, de fraternité, il faut admettre qu'aucun «programme politique» ne peut émerger du Coran. Le découplage du religieux et du politique, autrement dit la laïcité, s'impose aujourd'hui aux musulmans comme il s'est imposé il y a un siècle à d'autres.

Mais les penchants régressifs de l'islam idéologisé s'y refusent. Effaçant toutes les avancées en ce sens du modernisme musulman depuis la fin du XIXe siècle. Car, la séparation du religieux et du politique a été9782707123008R1 énoncée à l'intérieur même de la pensée islamique par le théologien égyptien Ali Abderraziq en 1925 dans un livre majeur L'islam et les fondements du pouvoir. Les partisans de l'islam politique le qualifient de «traître» et vilipendent «l'influence occidentale», mais ils éludent toujours sa démonstration implacable du silence politique du Coran. Voilà un auteur dont a besoin l'islam de France, certainement plus que de Qaradawî, Hassan al-Bannâ ou Mawdoudi. Si l'on veut l'intégration sereine de l'islam dans la République...

Il y a quatre-vingt ans, au cœur du monde musulman, Abderraziq certifie qu'on «chercherait en vain une indication du Coran, implicite ou explicite, qui réconforterait les partisans du caractère politique de la religion islamique». Cela ne devrait-il pas aider à penser la laïcité autrement qu'en termes d'incompatibilité avec l'islam ? «Rien - dit encore Abderraziq, n'empêche (les musulmans) d'édifier leur État et leur système de gouvernement sur la base des dernières créations de la raison humaine». Cela ne devrait-il pas faciliter l'accueil de la laïcité autrement qu'en termes de concession tactique du faible au fort ainsi qu'en conviennent entre eux les islamistes de France ?

La pensée novatrice de Abderraziq incite à lire le Coran librement. Sans y trouver, bien évidemment, le terme de laïcité en tant que tel, on peut y découvrir le dispositif d'une distinction entre pouvoir spirituel et pouvoir temporel. Ce qu'on pourrait appeler, en forçant un peu le vocabulaire, les versets de la laïcité dans le Coran :

  1. «Nous ne t'avons point envoyé pour être leur gardien» (IV, 80).
  2. «sachez qu'à Notre Envoyé n'incombe que la communication explicite» (V, 92).
  3. «Or tu n'es là que pour donner l'alarme, et Dieu est répondant de toute chose» (XI, 12).
  4. «à toi la communication seule incombe, à Nous le compte...» (XIII, 40).
  5. «S'ils se dérobent, seule t'incombe la communication explicite» (XVI, 82).
  6. «Nous ne t'avons envoyé que comme porteur de bonne nouvelle et donneur d'alarme (XVII, 105).
  7. «dis : "Humains, je ne suis pour vous qu'un donneur d'alarme explicite"» (XXII, 49).
  8. «dis : "Obéissez à Dieu, obéissez à l'Envoyé". Si vous vous dérobez, il ne lui incombera que sa propre charge, et à vous la vôtre. En revanche, si vous obéissez, vous serez bien guidés. Quant à l'Envoyé, seule lui incombe la communication explicite...» (XXIV, 54).
  9. «Tu ne disposes pas sur eux de coercition» (L, 45).
  10. «Lance donc le Rappel : tu n'es là que celui qui rappelle, tu n'es pas pour eux celui qui régit» (LXXXVIII, 22-23).

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Ces versets ont en commun d'établir la distinction entre la mission spirituelle du Prophète (donner l'alarme, rappeler, communiquer...) et ce qui relève d'un pouvoir de coercition qui ne lui appartient pas. Dieu seul est répondant de toute chose. Pas le Prophète.
Une telle démonstration infirme donc les prétentions à vouloir tirer du Coran et de l'apostolat du Prophète une quelconque politique cherchant à contraindre le temporel. Si l'islam est devenu politique dans son histoire, il le doit à l'histoire et non à l'islam. Ce sont les circonstances et non la nature de cette religion qui ont construit l'islam politique. L'islam du Coran est laïque.

Michel Renard
directeur de l'ex-revue Islam de France


- Alî Abderraziq (1888-1966), L'islam et les fondements du pouvoir (1925) - Cedej

- fiche du livre de Alî Abderraziq chez l'éditeur : La Découverte


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28 décembre 2006

Un islam moderne doit se lever en France (Dalil Boubakeur)

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islam, humanisme, modernisme


Historiquement, la préoccupation humaniste a mobilisé des penseurs féconds et originaux en contextes islamiques entre 800 et 1100 environ. La génération de Miskawayh et Tawhîdî (950-1020) a été particulièrement active, efficace dans l’animation d’un humanisme combinant avec succès les belles lettres, l’histoire, la géographie humaine, la philosophie et une culture religieuse ouverte.

Mohammed Arkoun, Humanisme et islam, éd. Vrin, 2005


Un islam moderne doit se lever en France

Dalil BOUBAKEUR

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- Un islam moderne doit se lever en France, Dalil Boubakeur (1995)

"Les journalistes mettent toute l’emphase possible sur les problèmes causés par la délinquance des jeunes d’origine arabe en banlieue. Mais beaucoup de jeunes musulmans français sont choqués, et par cette délinquance, et par cet amalgame automatique de l’opinion. De plus en plus nombreux sont ceux qui refusent ce piège et font des efforts acharnés pour s’arracher au ghetto. Or, le meilleur moyen de réussir dans cette entreprise, c’est de s’intégrer à un islam en marche. Et moi, je vous le dis : cela a lieu, un nouvel islam est en train de naître, un islam est en train de fleurir, qui intéresse de plus en plus de jeunes, croyez-moi" (lire la suite)


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mosquée des Omeyyades à Damas



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22 décembre 2006

Défendre la laïcité, ce n'est pas retomber dans le colonialisme (Michel Renard)

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L'Express du 18/09/2003

Michel Renard

«Défendre la laïcité, ce n'est pas retomber dans le colonialisme ni la

discrimination!» propos recueillis par Besma Lahouri, Eric Conan

Michel Renard est directeur de l'ex-revue Islam de France, auteur de Théologie de l'islam laïque (à paraître chez Albin Michel)


e souhait de l'Etat de disposer d'interlocuteurs dans le domaine religieux est légitime. Mais il n'avait pas à déclarer «représentatif» l'organisme ainsi désigné. Dans ce processus, on a malmené la laïcité et les traditions de l'islam, qui ignorent l'équivalent catholique du clergé. On aboutit à ce monument de tératologie institutionnelle: l'Etat laïque, qui n'a pas à s'immiscer dans les affaires internes d'un culte, a créé un pseudo-clergé musulman que l'Histoire n'a jamais connu. Double hérésie! L'Etat serait resté dans son rôle et ses prérogatives en désignant un conseil «consultatif» (il n'en manque pas en France...). Par ailleurs, la prééminence des Frères musulmans de l'UOIF, mais aussi du Tabligh, dans ce conseil, préoccupe tous ceux qui craignent la surenchère normative des groupes liés au fondamentalisme. Les partis politiques semblent escompter qu'une notabilisation de ces courants va les assagir. Au risque d'offrir une onction officielle à des desseins de radicalisation «identitaire», qui coupent un peu plus les jeunes des valeurs de l'humanisme musulman et de la fraternité républicaine.

Depuis les années 1930, des générations de musulmans ont vécu tranquillement leur islamité dans le cadre laïque de la société française. Mais il faut savoir que la majorité des cadres activistes sont aujourd'hui issus des oppositions aux régimes arabes, formés jusqu'à l'âge adulte dans la mouvance fondamentaliste puis émigrant vers notre pays à partir des années 1980. Ils sont donc porteurs d'une hostilité héritée envers l'Occident et d'une incompréhension totale de la laïcité. Cessons d'être inhibés face à eux : défendre la laïcité, ce n'est pas retomber dans le colonialisme ni la discrimination!

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Défendre la laïcité,

ce n'est pas retomber dans le colonialisme

le texte complet des réponses


* pour réaliser leur dossier, les journalistes de l'Express avaient posé de nombreuses questions à plusieurs personnes, et n'ont retenu finalement qu'un commentaire synthétique - voici la réponse à toutes les questions :


Que pensez-vous de la manière dont a été organisée la représentation officielle des  musulmans de France ? De la victoire de l’UOIF ? La méthode Sarkozy ? L’attitude de la gauche ? Vous sentez-vous représenté par pic04acette consultation ?
- Le Conseil français du culte musulman représente des groupes militants liés aux courants islamistes internationaux ou aux États marocains, saoudiens et pakistanais. Il a été désigné par 4 032 "grands électeurs" auto-choisis dans les milieux associatifs. Sans aucune élection, à l'inverse de ce que croient certains. On a forcé la main à la Mosquée de Paris. La prééminence des Frères Musulmans de l'UOIF, mais aussi du Tabligh, préoccupe tous ceux qui craignent la recrudescence d'une surenchère normative par les groupes liés au fondamentalisme. Les partis politiques semblent escompter qu'une notabilisation de ces courants va les assagir. Au risque d'offrir une onction officielle à des desseins de radicalisation "identitaire" qui coupent un peu plus les jeunes des valeurs de l'humanisme musulman et de la fraternité républicaine. D'ailleurs, le Conseil n'a pas fait avancer d'un pouce le débat théologique sur l'allégeance respective aux "lois de la République" ou aux "lois de l'islam".


L’Etat français devait-il s’en mêler ? Dans quelles limites ?
- Le souhait de l'État de disposer d'interlocuteurs dans le domaine religieux est légitime. Mais il n'avait pas à déclarer représentatif l'organisme ainsi désigné. Dans ce processus, on a malmené la laïcité et les traditions de l'islam qui ignorent l'équivalent catholique du clergé. On aboutit à ce monument de tératologie institutionnelle : l'État laïque, qui n'a pas à s'immiscer dans les affaires internes d'un culte, a créé unreunion pseudo-clergé musulman, que l'histoire n'a jamais connu. Double hérésie ! L'État serait resté dans son rôle et ses prérogatives en désignant un conseil consultatif (il n'en manque pas en France…) composé avant tout de compétences intellectuelles et religieuses qu'il aurait sollicitées selon les besoins. Élire ou ne pas élire des représentants, cela relève des controverses internes à la conscience musulmane et l'État n'a rien à gagner à s'en mêler. On aura de mauvaises surprises…


Faut-il considérer, tout Français issu de l’immigration maghrébine comme étant automatiquement un musulman ?
- Inférer une appartenance confessionnelle de l'origine ethnique ou de la nationalité supposée est une violence symbolique inadmissible. Sous la même critique doit tomber l'injonction identitaire adressée aux jeunes par Tariq Ramadan. Il faut répliquer que l'origine n'implique pas la religion. Et aux Frères Musulmans, il faut dire que l'islam n'est pas une identité ni une politique mais une religion. Dans notre pays, le choix ou non d'une confession relève de la libre option de l'individu. Cette conception peut trouver une justification dans le Coran qui multiplie les énoncés sur la responsabilité individuelle : «Nul ne portera le fardeau d'autrui. Et si une âme surchargée de péchés appelle à l'aide, rien de sa charge ne sera porté par une autre» (XXXV, 18). La chance de l'islam dans l'Occident sécularisé, c'est justement d'avoir à se recentrer sur l'expérience spirituelle de la verticalité du rapport à Dieu en renonçant aux tentations holistes du communautarisme politique.


Certaines organisations islamiques demandent à la laïcité française de «s’adapter» à l’islam : qu’en pensez-vous ?
- Depuis les années 1930, des générations de musulmans ont vécu tranquillement leur islamité dans le cadre laïque de la société française. En réalité, rien ne s'oppose à la pratique plénière de l'islam entendu d_c_1991_iscomme religion. Mais il faut savoir que la majorité des cadres activistes sont issus des oppositions aux régimes arabes, formés jusqu'à l'âge adulte dans la mouvance fondamentaliste puis émigrant vers notre pays à partir des années 1980 [le FIS à Alger en décembre 1991]. Ils sont donc porteurs d'une hostilité héritée envers l'Occident et d'une incompréhension totale de la laïcité. Les revendications de modification de la laïcité sont des postures par lesquelles les groupes militants se concurrencent en cherchant à apparaître comme les plus légitimes. La laïcité accueille l'islam à égalité de droits avec les autres confessions. Elle ne peut s'adapter à l'islamisme sans se nier elle-même.


Quelle attitude la société française doit-elle adopter face aux revendications relatives aux femmes (voile à l’école et au travail, non-mixité en sport et à la piscine, etc.) exprimées par certaines organisations islamiques ?
- La grande majorité des musulmanes ne manifestent pas leur islamité de cette manière ostentatoire etmarbust victimisante. Le port du voile peut être vécu par de jeunes filles comme l'expression exacerbée de leur foi, en toute sincérité. Il faut respecter leur sentiment et négocier si nécessaire. Mais cessons d'être inhibés face à l'islamisme. Défendre la laïcité, ce n'est pas retomber dans le colonialisme ni la discrimination ! Il n'y pas à céder à ce "grignotage" mené par les stratèges communautaristes. Accepter des horaires d'apartheid dans les piscines en supputant quelques gains électoraux est lamentable. Quant à l'école, si elle est un lieu où l'on apprend ce qu'est la démocratie, elle ne relève pas elle-même de la démocratie. C'est une institution où s'exerce le magistère du savoir à l'égard d'élèves indépendamment de leurs religions. Condition pour un enseignement respectueux et critique des traditions religieuses.


Quels conseils ou mises en garde avez-vous envie de formuler aux décideurs politiques à propos de la place de l’islam dans la société française ?
- Notre pays et ses élites ignorent souvent ce qu'est l'islam comme civilisation et comme religion. Ben Laden et la violence islamiste mondialisée fascinent et paralysent l'esprit. Or c'est une expression déviante face à l'histoire plurielle de l'islam et à sa capacité de produire une culture universaliste. C'est sur le terrain de la culture que doit porter l'effort car la demande d'islam en France est d'abord une quête de savoir et de sens. Et secondairement une demande de mosquées ou de viande halal… Où sont les lieux dispensateurs d'un savoir sur la théologie et l'histoire musulmane, sur le droit et la philosophie islamique ? Où sont les universités prodiguant un accès au rationalisme mutazilite, à la pensée d'Averroès, de Râzî ou de Ibn Khaldûn ? Où un jeune musulman peut-il apprendre que le Coran est autre chose qu'un code de lois disant qu'il faut porter le voile ou faire la guerre aux infidèles comme le lui assènent les fondamentalistes ?

Pourquoi les musulmans favorables à une coexistence de leur religion avec la laïcité française ont-ils tant de mal à s’exprimer et à s’organiser ?
- Jusqu'à présent, les musulmans favorables à la laïcité ont eu tendance à se fondre dans la société. Réservant la manifestation de leur foi au milieu familial et à l'exemplarité individuelle. De plus, le discours sur le religieux islamique a été monopolisé par les militants fondamentalistes qui pratiquent l'intimidation dogmatique. La carence de lieux de savoir sur l'islam a fréquemment découragé les velléités. Enfin, les initiatives qui se sont multipliées ont souvent été phagocytées par des calculs d'intérêts, des égoïsmes de carrières et l'inexpérience des procédures délibératives. Mais, en s'inspirant de Mohammed Arkoun, de Ali Merad, de Leïla Babès et de nombreux autres, de petits noyaux, jaloux de leur indépendance, se constituent qui privilégient la recherche d'une intelligibilité renouvelée de l'islam. La laïcité leur garantit cette liberté.

Michel Renard
MR___Port_Cros___copie








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18 décembre 2006

Mohammed Arkoun - références

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Mohammed Arkoun



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Mohammed Arkoun, 45 ans de travail sur l'histoire de la pensée islamique



ressources en ligne

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bio-bibliographies

- bio-bibliographie (1)

- site philo.8m : 3 textes de Mohammed Arkoun en ligne




textes de Mohammed Arkoun (note de l'été 2010 : les liens ont souvent disparu)

- La nécessaire mémoire du passé, interview, Réforme (26 octobre 2006)

- conférence de Mohammed Arkoun à Roubaix (16 mai 2006)

- (Ré)inventer l'espace méditerranéen, entretien, Le Courrier de la Planète (juillet-septembre 2004)

- Le conflit des ignorances, entretien dans l'Humanité (22 janvier 2004)

- Comment concilier islam et modernité ? Le Monde Diplomatique, avril 2003

- "Il est vital que l'islam accède à la modernité", L'Express, entretien (27 mars 2003)

- L'impensé dans l'islam contemporain, entretien dans l'Humanité (13 novembre 2001)

- interview au journal Le Monde (6 octobre 2001)

- Repenser l'espace méditerranéen (mars 1996)



points de vue sur Mohammed Arkoun

- Les apports de Mohammed Arkoun à l'étude des faits religieux, par Mohamed-Chérif FERJANI (déposé en mai 2006, format Pdf)

_______________________________________________________________



Diapositive1

- La pensée arabe, coll. "Que sais-je ?", Puf, 2003.

- préface à la traduction du Coran par Kazimirski (1840), éd. GF-Flammarion, 1993.




- L'islam, religion et société, Cerf, 1982.


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- Der Islam. Annäherung an eine Religion, éd. Palmyra Verlag, 1999.



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